À l’approche de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la scène politique camerounaise entre dans une phase décisive. Maurice Kamto, Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et candidat déclaré à la magistrature suprême, place le Grand Nord (regroupant les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua) au cœur de son projet politique.
Conscient des attentes et des frustrations exprimées depuis plusieurs années par les populations de cette vaste zone souvent qualifiée «d’enfant pauvre de la République», le professeur Kamto a dévoilé un plan d’urgence structuré qu’il qualifie d’«engagement formel». Dans un document particulièrement incisif, il dresse un constat sévère sur l’état de sous-développement chronique de la région, malgré une représentation institutionnelle significative de ses élites depuis des décennies.
Le Grand Nord fait face à une accumulation de crises : insécurité persistante, famine récurrente, sous-scolarisation, absence d’industries, infrastructures déficientes, inondations meurtrières et résurgence régulière de pandémies telles que le choléra. Le fossé avec le reste du pays, notamment le Grand Sud, ne cesse de se creuser.
Un Plan d’Action Multisectoriel
Pour répondre à ces urgences, Maurice Kamto propose un plan articulé autour de plusieurs axes majeurs :
• Rétablissement de la sécurité : Priorité absolue pour permettre aux populations de vivre et de travailler en toute quiétude.
• Lutte contre la faim et la malnutrition : Mise en œuvre d’un programme d’urgence agricole et alimentaire pour éradiquer ces fléaux.
• Comblement du retard de développement : Lancement d’un Plan Spécial Grand Nord incluant :
– Santé : Construction et équipement de centres de santé modernes, accès généralisé à l’eau potable, lutte contre les maladies hydriques, construction de petits barrages et bassins de rétention.
– Éducation : Érection d’infrastructures scolaires en matériaux durables, achèvement des universités de Garoua et Maroua selon les normes internationales, modernisation de celle de Ngaoundéré.
– Agriculture et élevage : Renforcement de l’irrigation, introduction de races bovines performantes pour relancer la production laitière.
– Protection contre les inondations : Élaboration de solutions pérennes à travers un programme d’ingénierie hydraulique.
– Infrastructures : Désenclavement total de la région par le bitumage des axes stratégiques, construction de ponts et ouvrages d’art.
– Développement industriel : Création d’une Zone Économique Spéciale et implantation de filières de transformation du coton, de l’élevage et des produits agricoles locaux.
Une Vision Nationale de Réconciliation et de Gouvernance Inclusive
Au-delà des enjeux régionaux, Maurice Kamto propose un projet de réconciliation nationale à travers le rapatriement officiel de la dépouille d’Amadou Ahidjo, premier président du Cameroun. Pour lui, cette initiative s’inscrit dans un devoir de mémoire et de cohésion, visant à panser les blessures de l’histoire et à bâtir une nation unie autour de ses grandes figures.
Sur le plan institutionnel, il promet la formation d’un gouvernement réduit mais inclusif, représentatif de la diversité géographique, sociale et politique du Cameroun. Il affirme qu’aucune force politique ou région ne peut, à elle seule, porter l’avenir du pays.
«Je ne vous trahirai pas», déclare-t-il en guise d’engagement final.
Un Appel à l’Union et à l’Espoir
Le candidat du MRC invite les élites du Grand Nord [politiques, intellectuels, chefs traditionnels, autorités religieuses, femmes, jeunes et membres de la société civile] à s’engager activement pour la transformation de leur région. Il appelle également les partis d’opposition, les mouvements citoyens et toutes les bonnes volontés à rejoindre la dynamique de l’Alliance Politique pour le Changement (APC), qu’il incarne.
Les prochains jours devraient dévoiler les engagements spécifiques du candidat pour les autres régions du Cameroun. Mais d’ores et déjà, ce plan ambitieux pour le Grand Nord s’annonce comme l’un des marqueurs forts de la campagne présidentielle de 2025 et une promesse d’espérance pour des millions de Camerounais longtemps laissés pour compte.
