Officiellement retenu comme candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, Bello Bouba Maigari a présenté ce Vendredi 8 août, à Yaoundé, un programme ambitieux axé sur la réconciliation nationale, les réformes institutionnelles et le redressement économique du Cameroun.
C’est devant les médias nationaux et internationaux que Bello Bouba Maigari, leader de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), a annoncé son entrée officielle en campagne. Après la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, il dévoile un programme qu’il qualifie de «pacte pour construire ensemble l’avenir», articulé autour de trois piliers majeurs : Union nationale, Démocratie et Progrès.

«Réconcilier les Camerounais entre eux»
Dans sa déclaration liminaire, le candidat de l’UNDP a pointé du doigt la profonde crise identitaire qui secoue le pays, particulièrement dans les régions anglophones. «Depuis près de dix ans, ces régions vivent une crise sans précédent», a-t-il rappelé, dénonçant également la montée de la haine communautaire, de l’intolérance et des divisions internes.
Face à cette fragmentation, Bello Bouba propose un plan de réconciliation nationale dès les six premiers mois de son mandat. Parmi ses premières mesures :
- Un dialogue national inclusif pour résoudre durablement la crise anglophone ;
- Une loi d’amnistie pour les détenus d’opinion ;
- Le retour des restes du Président Ahmadou Ahidjo avec des obsèques officielles ;
- La réhabilitation de la mémoire des héros de l’indépendance et de la réunification.

Réformes politiques : cap sur une démocratie plus vivante
Revendiquant une vision d’une démocratie au service du citoyen, Bello Bouba Maigari prévoit une réforme constitutionnelle majeure. Il propose notamment :
- Un mandat présidentiel de 5 ans renouvelable une seule fois ;
- L’instauration du scrutin à deux tours ;
- Le renforcement des pouvoirs du Parlement ;
- L’indépendance réelle du pouvoir judiciaire ;
- La transformation de la Chambre des comptes en une véritable Cour des comptes ;
- L’abaissement de l’âge électoral à 18 ans ;
- Une révision du Code électoral pour garantir l’équité et la transparence ;
- Un débat national sur la forme de l’État, incluant la possibilité du fédéralisme.

Un plan économique à 60 000 milliards de FCFA pour un Cameroun debout
Dans un pays où le taux de chômage et la pauvreté restent préoccupants, Bello Bouba avance un plan de redressement économique ambitieux, estimé à 60 000 milliards de FCFA sur 7 ans. Ce plan repose sur quatre axes stratégiques :
- Croissance à deux chiffres : pour créer massivement des emplois, réduire les inégalités et améliorer le niveau de vie.
- Infrastructures vitales : nouvelles routes, réhabilitation des anciennes, accès universel à l’eau potable et à l’électricité.
- Développement du capital humain : réformes dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la formation professionnelle, avec un accent mis sur les métiers du numérique.
- Gouvernance et transparence : lutte résolue contre la corruption, modernisation des institutions, efficacité administrative et redevabilité.
Le financement de ce plan, selon le candidat, reposera essentiellement sur la mobilisation de ressources internes, avec une approche «audacieuse et responsable».

Une candidature pour «répondre à la colère sourde du peuple»
Pour Bello Bouba Maigari, cette candidature est d’abord une réponse aux attentes non satisfaites des Camerounais. Il se dit à l’écoute de leurs frustrations face à une démocratie bloquée et à un progrès social au point mort. «Je propose à mes compatriotes un autre chemin. Un chemin de réconciliation, de réforme, et de redressement», a-t-il affirmé.
Dans un paysage politique dominé depuis des décennies par le RDPC, cette candidature, portée par un discours de rupture modérée et de reconstruction nationale, pourrait séduire une frange de l’électorat en quête de changement, mais attachée à la stabilité.
