Paul Biya interpellé : 102 DG et DGA à nommer avant le 12 juillet 2026 !

L’alerte est claire et documentée : d’ici juillet 2026, au moins 102 postes de direction dans les entreprises et établissements publics du Cameroun devront être renouvelés. Et pour cause, les mandats de nombreux dirigeants sont déjà échus ou arrivent à expiration, selon une étude menée par la Professeure Viviane Ondoua Biwolé, experte en gouvernance publique.

Une analyse rigoureuse fondée sur les arrêtés ministériels du 4 mai 2020 et du 1er janvier 2023 révèle une situation préoccupante : 57,14 % des entités publiques camerounaises sont dirigées par des responsables au mandat expiré ou en passe de l’être. Dans le détail, ce sont 94 directeurs généraux (DG) et directeurs généraux adjoints (DGA) qui devraient être remplacés, auxquels s’ajoutent 8 postes actuellement vacants, portant à 102 le nombre total de postes à pourvoir d’ici le 12 juillet 2026.

Mais le plus troublant reste l’illégalité manifeste de certains cas. Comme le rappelle la professeure Viviane Ondoua Biwolé, la loi ne saurait être rétroactive pour légitimer des prolongations indéfinies de mandat. «Selon ma conviction, la loi de 2017 ne remet pas les compteurs à zéro», insiste-t-elle, balayant ainsi les arguments de ceux qui soutiennent l’inverse.

Pr. Viviane Ondoua Biwolé

Des records de longévité qui interrogent

Parmi les cas les plus frappants, plusieurs dirigeants cumulent plus de 20 à 30 années à la tête d’une même structure. C’est le cas d’Adolphe Moudiki (33 ans à la SNH), Marie-Claire Nnana (24 ans à la SOPECAM) ou encore Camille Moute à Bidias (35 ans à la tête du FNE). Cette longévité, qui frôle parfois l’irréalisme, soulève de vives interrogations sur la transparence, l’efficacité et le respect des principes de bonne gouvernance dans le secteur public.

Gouvernance déficiente et performances en berne

Autre fait inquiétant : plusieurs de ces entités sont pointées comme défaillantes ou surendettées dans l’annexe du projet de loi de finances 2024. L’État continue d’y injecter des fonds publics alors que leur gouvernance est manifestement non conforme.

Citons par exemple la CAMPOST, la CICAM, la CDC ou encore ALUCAM, toutes épinglées pour leur mauvaise santé financière. Dans les établissements publics, des structures comme l’ARMP ou le CHRACERH figurent parmi les plus lourdement endettées.

Un impératif de renouvellement

Au regard de cette situation, l’appel de la professeure Ondoua Biwolé prend une dimension d’urgence nationale : le Président de la République est interpellé pour procéder à des nominations massives et transparentes avant juillet 2026. Il en va de la légalité, mais aussi de l’efficacité de nos institutions publiques.

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