C’est une tragédie qui bouleverse la France entière. Le 25 avril 2025, dans la petite ville paisible de La Grand-Combe (Gard), Aboubakar Cissé, 22 ans, a été lâchement assassiné à l’intérieur de la mosquée Khadidja. Il priait, seul, quand la violence l’a frappé. Le choc est d’autant plus grand que ce jeune homme, connu pour sa gentillesse et sa foi tranquille, n’était coupable que d’être là, en train de s’adresser à Dieu.
Une prière interrompue par la haine
D’après les caméras de vidéosurveillance, un jeune homme d’une vingtaine d’années, Olivier A., s’est approché d’Aboubakar, s’est agenouillé à ses côtés, avant de lui porter plus de 40 coups de couteau. Puis, dans une mise en scène glaçante, il a filmé son geste macabre en lançant des insultes islamophobes.
La barbarie de ce crime glace le sang. Le mobile, selon les premiers éléments, serait une haine profonde et ciblée de l’islam. Pourtant, lors de son arrestation trois jours plus tard à Pistoia, en Italie, le suspect a affirmé avoir agi “au hasard”. Une déclaration qui ne convainc pas les enquêteurs, tant l’acte paraît prémédité. Une information judiciaire a été ouverte pour meurtre aggravé, avec la circonstance de motivation religieuse.

Aboubakar, un jeune homme “plein de vie et de respect”
Né au Mali, Aboubakar Cissé avait rejoint sa famille en France en 2017 pour poursuivre ses études et construire un avenir meilleur. À La Grand-Combe, il s’était vite fait aimer. “Toujours prêt à aider, souriant, respectueux. C’était un frère, un ami, un pilier”, confient ceux qui l’ont connu. Son assassinat laisse une famille dévastée, une communauté en deuil et une nation choquée.
L’émotion, la colère et les appels à l’unité
Plus de 1 000 personnes ont défilé en silence dans les rues de La Grand-Combe pour lui rendre hommage. D’autres marches ont eu lieu à Paris et dans plusieurs villes de France. Le président Emmanuel Macron a réagi : “La haine religieuse n’a pas sa place en République. Nous serons intraitables face à l’islamophobie.”
Mais toutes les institutions n’ont pas suivi cette ligne. Alors que l’Assemblée nationale a observé une minute de silence, le Sénat, lui, a refusé, arguant que ces hommages sont réservés aux sénateurs ou aux victimes d’actes “d’une gravité exceptionnelle”. Un refus qui a fait bondir les défenseurs des droits humains et les représentants du culte musulman.
Un symbole malgré lui
Aboubakar Cissé n’était pas une figure publique. C’était un jeune homme comme tant d’autres, avec des rêves simples et une vie devant lui. Son nom résonne aujourd’hui comme un symbole d’une France qui, malgré ses principes de liberté, reste vulnérable aux violences motivées par la haine.
Son souvenir appelle à l’unité, à la vigilance, et surtout à une réponse ferme contre toutes les formes d’extrémisme.
