C’est le scénario qu’on n’avait pas vu venir. Ce 21 juillet 2025, Marc Brys, le sélectionneur belge des Lions Indomptables, a envoyé une lettre choc au ministère des Sports pour annoncer la résiliation unilatérale de son contrat, dénonçant un non-paiement des salaires depuis plus de 60 jours. Il réclame désormais la compensation intégrale prévue par le contrat, et se dit prêt à saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) si nécessaire.

Un parcours excitant mais tourmenté
Arrivé à la tête de l’équipe en avril 2024, Brys succède à Rigobert Song dans un contexte déjà explosif : sa nomination, décidée par le ministère des Sports, avait été contestée fermement par la Fecafoot et son président Samuel Eto’o, qui n’aurait pas été informé correctement de la décision .
On se souvient de ce face-à-face tendu entre Eto’o et Brys lors d’une réunion au siège de la Fecafoot, devenu viral sur les réseaux. Eto’o menaçait de limoger Brys avant de finalement présenter ses excuses deux jours plus tard. Une volte-face après quoi Brys gardait, malgré tout, son poste.

L’ère Brys : le renouveau sur le terrain
Malgré les tensions, le coach belge a imposé sa vision :
• Sous sa direction, les Lions ont enchaîné 12 matchs sans défaite, validant la qualification pour la CAN 2025 avec une première place du groupe J et un bilan remarquable : souvent compact défensivement et fluent offensivement, avec un style modernisé, basé sur la possession et les transitions rapides.
• Son approche est claire : faire confiance aux cadres (Onana, Aboubakar, Ngadeu…) tout en injectant du sang jeune (comme Baleba, Mbeumo…) pour assurer la relève.
• Résultats : en huit matchs, cinq victoires, trois nuls, zéro défaite et 13 buts inscrits. Le Cameroun termine en tête du groupe J dès la quatrième journée avec 14 points, une performance rare dans l’histoire récente des Lions.

Et maintenant ?
La lettre officielle adressée au Ministre des Sports cite l’article VII du contrat signé en avril 2024, invoquant un “motif valable” pour mettre fin au contrat après un “manquement contractuel grave” de l’administration. Brys exige le versement immédiat de la valeur résiduelle du contrat comme compens.
Il signale également que aucune rémunération n’a été versée malgré plusieurs mois d’exercice, en violation de l’article VI du contrat.

Le mot de la fin
Marc Brys n’était peut-être pas parfait. Mais il a osé, il a innové, il a bossé. Et surtout, il a respecté la tanière. Aujourd’hui, il part. Et ça fait mal. Mais ce n’est peut-être que le début d’un nouveau chapitre. Bon vent à lui !
