Le football camerounais est une nouvelle fois secoué par une tempête institutionnelle. Au centre de la polémique : la supposée démission du sélectionneur Marc Brys, confirmée avec insistance par la FECAFOOT, mais catégoriquement démentie par le Ministère des Sports et de l’Éducation Physique (MINSEP). Ce conflit relance la guerre feutrée entre deux entités que tout semble opposer, à quelques mois de la CAN Maroc 2025 et des éliminatoires du Mondial 2026.
La FECAFOOT affirme : «Brys a démissionné»
Dans un communiqué officiel publié le 23 juillet 2025, la FECAFOOT annonce avoir reçu une lettre recommandée datée du 21 juillet, dans laquelle Marc Brys notifie sa démission, adressée au MINSEP. Cette décision mettrait fin de manière unilatérale à sa fonction d’entraîneur-sélectionneur, poste qu’il occupait depuis le 8 avril 2024 en vertu d’un contrat signé avec l’État du Cameroun.
Face à cette rupture, la FECAFOOT dit avoir saisi les autorités publiques compétentes, sollicitant une réponse coordonnée et urgente, notamment à cause des échéances majeures : les éliminatoires du Mondial 2026 et la CAN 2025 au Maroc (dès le 21 décembre).
«Le président de la FECAFOOT rassure la famille du football camerounais de son engagement à poursuivre son programme de réformes», conclut le communiqué, signé par Isaac Noah Mandong, Secrétaire général.
Le MINSEP dément : «Il n’a jamais démissionné»
Quelques heures plus tard, un communiqué du MINSEP, signé par le Ministre Narcisse Mouelle Kombi, vient balayer la version de la FECAFOOT. Selon le ministère, Marc Brys n’a jamais exprimé, ni verbalement ni par écrit, son intention de quitter ses fonctions.
Le MINSEP évoque des «rumeurs infondées» et dénonce une manipulation. Le ministère rappelle que le technicien belge exerce toujours conformément à son contrat avec l’État, et que tous ses arriérés de salaire ont été payés le 18 juillet.
Samuel Eto’o contre-attaque
Ce 24 juillet, Samuel Eto’o est sorti de sa réserve avec une correspondance officielle, dans laquelle il réaffirme que Marc Brys a bel et bien démissionné, en produisant les pièces justificatives :
• Une lettre manuscrite de démission,
• Le contrat signé avec le MINSEP,
• Une correspondance confidentielle de l’État.
Eto’o dénonce une volonté du MINSEP de semer la confusion, tout en précisant que la FECAFOOT n’a jamais été impliquée dans le recrutement, ni dans la rémunération du technicien.
«Nous ne pouvons pas garder un sélectionneur qui affirme ne pas être payé et dont le contrat ne nous lie pas», déclare-t-il en substance.
Une crise qui en cache une autre
Ce nouvel épisode remet en lumière les tensions chroniques entre la FECAFOOT et le MINSEP, depuis la nomination controversée de Marc Brys sans concertation avec l’instance fédérale.
Le Cameroun, doublement engagé dans la préparation de la CAN 2025 et du Mondial 2026, traverse une zone de turbulences, avec un staff technique en plein flou et une guerre d’ego entre institutions.
Et maintenant ?
Bien que Marc Brys se soit exprimer hier soir à la télévision nationale pour dissoudre le doute lié à sa démission en démentant les rumeurs, l’opinion publique reste en haleine sur les questions suivantes : A-t-il véritablement remis sa démission ? Ou est-il victime d’un règlement de comptes entre deux institutions qui se disputent le contrôle du football national ?
Une chose est sûre : les Lions Indomptables risquent gros si ce climat délétère persiste.
