Dans un contexte politique camerounais en pleine effervescence, le Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), dirigé par l’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, a fermement dénoncé des “manœuvres de déstabilisation” et des “actes de sabotage” ciblant le parti. Ce communiqué, daté du 9 juillet 2025, intervient alors que M. Tchiroma Bakary vient de rompre une alliance de longue date avec le pouvoir en place pour se lancer dans la course à la présidentielle d’octobre 2025, promettant une ère de renouveau pour le Cameroun.

Accusations de Sabotage Cybernétique et Blocage de Plateformes
Le FSNC a mis en lumière des “manœuvres sournoises, orchestrées par certains cercles du pouvoir en place” visant à “fragiliser, diviser et neutraliser le FSNC”. Le communiqué pointe notamment un “acte de sabotage cybernétique” ayant affecté la plateforme de financement participatif du parti, accessible via fsnc.cm/faire-un-don. De plus, le parti dénonce un “blocage injustifié” de sa page Facebook officielle, https://www.facebook.com/fsnc, privant ainsi le FSNC d’un canal essentiel de communication avec sa base et le grand public. Ces actions sont perçues par le FSNC comme une tentative délibérée d’étouffer une “voix alternative sur la scène politique camerounaise”, à quelques mois d’échéances électorales cruciales.

Issa Tchiroma Bakary : Le Virage Historique vers l’Opposition
Cette dénonciation survient dans la foulée d’une décision majeure d’Issa Tchiroma Bakary, figure politique de premier plan. Après des décennies passées au service du gouvernement, occupant notamment les postes de Ministre de la Communication et plus récemment de Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, M. Tchiroma a officialisé sa démission du gouvernement le 24 juin 2025 et a annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Ce revirement marque un tournant significatif. M. Tchiroma a justifié son choix par un “impératif moral” et les “attentes profondes” des populations, dénonçant une “stagnation du pouvoir”, une “mal-gouvernance”, la “corruption” et des “injustices criantes” qui, selon lui, fragilisent l’unité nationale. Il a promis de “démanteler le système brisé” qui a engendré “abus, mépris et confiscation du pouvoir” durant plus de quarante ans. Parmi ses propositions phares, M. Tchiroma envisage un référendum sur le fédéralisme, ainsi que des mesures prioritaires pour l’emploi des jeunes, l’éducation et la modernisation agricole.

Un Paysage Politique en Profonde Mutation
La candidature d’Issa Tchiroma Bakary, ainsi que celle d’autres anciens alliés du président Paul Biya, à l’instar de Bello Bouba Maïgari, reconfigure de manière notable le paysage électoral camerounais, en particulier dans les régions du Nord. Historiquement, ces régions ont été un bastion de soutien pour le parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Dans ce climat préélectoral tendu, où des voix s’élèvent déjà pour exhorter le Président Biya à ne pas briguer un nouveau mandat, les actions ciblées contre le FSNC soulignent les enjeux majeurs de la prochaine échéance. Le parti réaffirme son engagement républicain et constructif, appelant l’ensemble des acteurs politiques à œuvrer dans le respect mutuel et l’intérêt supérieur du peuple camerounais.
Le FSNC reste “debout, structuré et engagé dans la défense de ses idéaux”, déterminé à poursuivre sa mission de sensibilisation et de mobilisation citoyenne à travers tout le territoire national, malgré les obstacles rencontrés. Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir politique du Cameroun.

