Lundi 16 Décembre 2024, Yaoundé sera au centre de l’attention régionale alors que les chefs d’État des six pays membres de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) se réuniront pour un sommet extraordinaire. À l’initiative du Président camerounais Paul Biya et de son homologue centrafricain Faustin Archange Touadera, cette rencontre vise à répondre à une situation économique et monétaire préoccupante.
Une Zone en Péril
La CEMAC, composée du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad, traverse une période critique. Malgré un rebond de la croissance à 3,3 % en 2022, la sous-région est confrontée à une inflation persistante, un risque de surendettement élevé et des déséquilibres budgétaires. La dépendance au pétrole, principale ressource économique de plusieurs pays membres, aggrave leur vulnérabilité face aux fluctuations des cours internationaux.
Les réserves extérieures, bien qu’en légère reprise, restent en dessous des niveaux recommandés. Les investissements directs étrangers, qui n’ont pas encore retrouvé leur dynamisme d’avant 2016, peinent à compenser ce tableau.
Les Projets Intégrateurs : Une Lueur d’Espoir
Pour relever ces défis, les États membres ont misé sur les projets intégrateurs. Ces initiatives structurantes, axées sur l’énergie, les infrastructures et le développement humain, symbolisent une ambition de transformation durable.
Infrastructures physiques : construction de routes et de corridors ferroviaires pour fluidifier les échanges entre les pays.
Énergie : interconnexion électrique Cameroun-Tchad et développement de centrales hydroélectriques pour réduire la dépendance énergétique.
Télécommunications : extension du réseau de fibre optique reliant les membres de la CEMAC.
Éducation et développement humain : consolidation de l’Université inter-États Cameroun-Congo.
Ces projets, financés grâce à des contributions internationales atteignant 104 % des besoins estimés, ont déjà enregistré un taux d’exécution de 67 % pour la première phase.
Une Coordination Régionale Indispensable

La convocation de ce sommet répond à une urgence : aligner les politiques économiques des États membres pour préserver la stabilité monétaire et renforcer la résilience de la zone. Comme l’a affirmé Paul Biya, il est temps de « prendre l’exacte mesure des défis à relever » et de poser les bases d’un avenir économique plus sûr.
Les attentes sont élevées pour que ce sommet marque un tournant. Il devra définir des solutions concrètes et renouveler les engagements politiques et financiers nécessaires à la mise en œuvre des réformes structurelles.
Un Avenir à Conjuguer au Présent

Alors que la CEMAC aspire à devenir un espace intégré et émergent d’ici 2025, ce sommet extraordinaire pourrait s’avérer déterminant. Il s’agit non seulement de préserver les acquis économiques, mais aussi de réaffirmer l’unité et la solidarité des membres face aux défis communs.
Lundi, tous les regards seront tournés vers Yaoundé, où se jouera une partie cruciale de l’avenir économique de l’Afrique centrale.