Le Cameroun en route vers la ratification du Traité de Beijing : un pas crucial pour la protection des droits des artistes

[Pierre Ismaël BIDOUNG MKPATT, Ministère des Arts et de la Culture]

Dans le cadre des efforts pour renforcer les droits des artistes interprètes et exécutants, le Ministère des Arts et de la Culture (MINAC) a présenté ce jour, devant la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale, un projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le Traité de Beijing sur les interprétations et exécutions audiovisuelles, adopté le 24 juin 2012 en Chine. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des engagements du Cameroun, déjà signataire du Traité de l’OMPI sur les interprétations, exécutions et phonogrammes, adopté en 1996 à Genève.

La ratification de ce traité revêt une importance stratégique pour l’économie culturelle du pays. D’un point de vue structurel, elle appelle une modernisation des Industries Culturelles et Créatives (ICC), avec un renforcement des Organismes de Gestion Collective (OGC) tels que la Société Camerounaise des Droits Voisins (SCDV). La SCDV, créée en 2017 et mandatée pour la gestion des droits des artistes interprètes et exécutants, se verrait ainsi mieux outillée pour défendre les droits de cette catégorie d’artistes face à l’évolution rapide des plateformes numériques et des chaînes de télévision, offrant de nouvelles possibilités de diffusion des œuvres audiovisuelles.

Sur le plan économique, ce traité offre des perspectives intéressantes pour les artistes, en augmentant leurs revenus issus de l’exploitation de leurs œuvres dans les espaces numériques et audiovisuels. En garantissant une protection accrue des droits des artistes interprètes, le gouvernement entend créer un environnement favorable à la création et à la diffusion des contenus culturels camerounais.

Interrogé sur le retard pris dans la démarche de ratification, le MINAC a souligné que la reconnaissance officielle de la SCDV en 2017 marquait le début de la régularisation de la gestion des droits d’auteur dans le pays. Depuis, les défis rencontrés par les artistes face aux diffuseurs audiovisuels locaux ont accéléré la prise de conscience de l’État, qui considère désormais la ratification du Traité de Beijing comme essentielle pour assurer une meilleure protection des interprétations et exécutions audiovisuelles des artistes camerounais.

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